Finance

La sortie de la liste grise du Gafi: L’analyse de Moody’s

L'économiste, by Fédoua TOUNASSI, édition N°:6467, on 06/03/2023

Une semaine après l’annonce de la sortie du Maroc de la liste grise du Gafi, les effets commencent à se faire sentir. Hormis le fait que la dette souveraine nationale a été très bien accueillie par les investisseurs internationaux, qui ont demandé près de 11 milliards de dollars, alors que le montant initial à lever était au minimum de 1 milliard de dollars, «ce qui prouve la confiance dont jouit le papier Maroc auprès de la communauté financière internationale», indique un opérateur de la place.

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Commentant la décision du Gafi, Moody’s explique que cette annonce «est positive pour les banques locales et le système financier national au sens large, car elle va réduire le risque de réputation découlant des niveaux accrus de surveillance par le Groupe d’action financière internationale, et renforcera la confiance dans le système financier marocain» (Ph. AFP)

Cette sortie impactera également aussi bien les notations souveraines du Royaume que celles des banques nationales qui ont d’ailleurs bien accueilli la nouvelle en Bourse. Moody’s vient d’ailleurs d’émettre un avis sur la question mettant en exergue l’effet positif du retrait du Maroc de la liste grise du Groupe d’action financière internationale (GAFI), en relevant que cette décision renforce la confiance dans le système financier national.

Dans une note commentant la décision du Gafi, l’agence américaine explique que cette annonce «est positive pour les banques locales et le système financier national au sens large, car elle va réduire le risque de réputation découlant des niveaux accrus de surveillance par le Groupe d’action financière internationale, et renforcera la confiance dans le système financier marocain».

Cette décision facilitera, selon Moody’s, les relations des banques marocaines avec les banques correspondantes internationales, les chambres de compensation et les investisseurs en réduisant le risque de retard dans la compensation et le règlement des paiements transfrontaliers et des transactions de réception, et en soutenant les entrées de capitaux dans le pays.

L’agence new-yorkaise estime aussi que les banques marocaines continueront à maintenir de bons ratios d’efficience. Mettant l’accent sur Attijariwafa bank, le Groupe Banque centrale populaire, Bank of Africa-Groupe et Crédit du Maroc, l’agence précise qu’elles avaient un solide ratio coûts/revenus de 48% au premier semestre 2022 et bénéficient d’un cadre réglementaire solide et renforcé et que les grandes banques nationales ont des pratiques sophistiquées de gestion des risques.

                                                       

Lutte contre le blanchiment et financement du terrorisme:

Cadre légal et réglementaire renforcé

SUR le volet réglementaire, l’agence de notation relève que le Royaume a renforcé son cadre légal et réglementaire de lutte contre le blanchiment  et le financement du terrorisme, avec notamment l’adoption de la loi n°12-18 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux. «Cette loi a permis de renforcer le dispositif national de mise en œuvre des sanctions financières ciblées en créant une commission nationale chargée de l’application des sanctions et des mesures de surveillance renforcées selon une approche basée sur les risques», indique la même source. Pour rappel, ce texte a permis aussi de renforcer le régime des sanctions pécuniaires et disciplinaires. De même qu’il a contribué à l’élargissement de la liste des infractions ainsi que l’augmentation des sanctions pécuniaires applicables aux personnes reconnues coupables de blanchiment d’argent. Moody’s a par ailleurs indiqué que le Maroc a mis en place une autorité nationale de renseignement financier dont la mission consiste notamment à proposer des réformes législatives, réglementaires ou administratives pour lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.  

                                                       

La contribution de BAM

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(Ph. L’Economiste)

L’agence new-yorkaise souligne, à ce titre, la contribution de Bank Al-Maghrib dans l’élaboration de la loi n°12-18 et de ses textes d’application connexes et l’intensification des actions de formation et de sensibilisation à travers des ateliers destinés au personnel des cellules de conformité des institutions financières. La banque centrale du Maroc a mené en 2021 plusieurs missions de contrôle auprès d’établissements financiers, portant principalement sur l’évaluation de la conformité et de l’efficacité des dispositifs mis en place pour lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

Moody’s a indiqué qu’en 2022, l’Autorité marocaine des marchés des capitaux a publié une circulaire rassemblant les obligations liées à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme incombant aux personnes soumises au contrôle de l’Autorité, au regard des nouvelles dispositions législatives et réglementaires, ajoutant que cette instance a également mis à jour son guide de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

Fédoua TOUNASSI

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